En 1972, Liane et Jacques Willemont avaient récupéré – pour le franc symbolique - une boite de production de films. Le but était évident : être indépendant ! Et surtout, monter des projets qui n’apparaissent pas immédiatement rentables, des projets « impossibles ».
Impossibles comme, par exemple, de diffuser les films scientifiques des chercheurs. Le Comité du film ethnographique (à part les films de Rouch, bien entendu) n’y est jamais parvenu.
C'est à cela que s’attaque dès 1973, Liane(1) à la production, Jacques à la réalisation : succès d’audience complet. Dix-sept pays dans le monde vont diffuser cette série de 13 films de 20 minutes, intitulée « de l’Afrique et des Africains ».
C'est un succès exceptionnel pour ce type de films. Même des chaînes commerciales les diffusent, comme TV Globo au Brésil. Jamais un producteur français – il me semble – n’obtiendra une telle diffusion pour une série documentaire de ce type. Encore moins le CNRS audiovisuel dirigé par Jean-Michel Arnold, l’autre prétendu créateur en 1977 (ou 78 selon les versions) du festival de film de Beaubourg.Il s’agit du premier crime de lèse-mandarin. Le second suivra l’année suivante, avec la création de la revue Impact, revue du cinéma anthropologique et sociologique. Puis viendra le festival L'Homme regarde l'Homme.
Jean Rouch fera tout ce qu’il faut pour casser l’outil conçu et monté par les Willemont. Il fera du chantage auprès des chercheurs du genre : « si vous travaillez avec Willemont, vous n’aurez plus de subventions du CNRS pour la réalisation de vos films ! ». Il fera du chantage auprès d’un jeune chercheur, le menaçant – par l’intermédiaire de Xavier de France – de ne pas le laisser passer sa thèse s’il continue à travailler dans l’équipe Impact.Et la calomnie, bien entendu !Voilà comment le Grand Homme a cassé une dynamique fantastique qui aurait permis … tant de choses.
(1) Liane Willemont a ensuite travaillé pendant des années dans le Département des programmes de création de l'INA, sous la direction de Claude Guisard.
VIDEO EN PREPARATION